dimanche 8 février 2015

Welcome to my world

C'est un secret pour personne: je ne me suis jamais sentie à l'aise avec les autres. Que ce soit ma famille, mes amis, ou de simples camarades de classe: j'ai toujours ressentie un décalage entre moi et les autres. Ma mère disait que c'était parce que j'étais plus mature et intelligente, moi je savais que c'était parce que j'étais différente. Et je le vivais mal: même en ayant des points communs ou des sujets de discussions, il suffisait d'un rien pour creuser à nouveau le fossé entre le reste de l'humanité et mon individualité. Et c'était blessant.

Et puis récemment, il y a eu quelqu'un, que je nommerais pas, qui est venu dans ma vie, et m'a forcé à entrer dans son monde. Cette personne m'a ouvert une porte dirigeant vers un autre type de personne, d'autres musiques (Death metal, Black metal, PostCore, ect. Mais si, tu sais les musiques qui te donnent la migraine si tu n'aimes pas.), d'autres endroits, un autre mode de vie. Et j'ai commencé à sentir un changement. Je ne suis plus blasée dès que je parle à d'autres personnes, je les écoute, et ils m'intéressent. Surtout lui. Surtout Saurus (mince, j'ai dit que je le nommerais pas. Bon. Tant pis.). Ses musiques violentes, barrées, me font du bien, me mettent en transe. Et hier, je suis entrée pour la première fois dans une salle de concert pour groupes ne jouant que ce genre de musique (pour être précise, c'était du postCore). Je ne vais pas mentir: je me suis sentie franchement mal à l'aise au départ: trop de vie, de référence que je n'avais pas, de personnes ayant confiance en elle, et qui savait ce qu'elles voulaient. Je me suis sentie étrangère. Étrange. Dans un monde pourtant fait pour une personne de mon genre (tu vois la nana alternative (qui oscille entre gothique, emo, rock, punk et d'autres looks absolument pas ordinaires) au fond de ta classe, dans le tram/le bus, dans la rue, qui détonne avec ses cheveux bleus, et qui marche les yeux baissés sur ses Doc Martens? Ben c'est moi), j'ai à nouveau eu l'impression d'être un monstre de foire. Et le premier groupe a commencé à jouer. Saurus m'a prit par la main, et m'a amené tout devant, au premier rang. Et là... Le rythme de la batterie, les guitares, les voix des deux chanteurs que dégueulaient les enceintes m'ont pénétrés d'un coup, m'ont fait vibrer des pieds à la tête, et je me suis sentie bien, m'échapper presque de mon corps. Et au fur et à mesure de la soirée, des musiques, des groupes, je me suis sentie comme toutes ces personnes autour de moi, allant jusqu'à m'oublier totalement et bouger, sauter, crier, headbanger (j'ai encore des courbatures d'ailleurs) comme si j'étais quelqu'un d'autre. Une transe, c'est ça. Je suis même allé jusqu'à attraper quelqu'un par les épaules pour une ligne de headbang, dans un élan de fraternité et de  camaraderie . J'étais totalement hors de mon corps, hors de ma vie, hors de mon moi, presque hors de contrôle. Une seule chose me maintenait dans le réel: la main et les yeux de Saurus, qui s'attardait dans les miens entre chaque morceau. A la fin du concert, j'étais morte physiquement, mais je me sentais plus vivante que jamais.
Alors non, je ne sais toujours pas qui je suis, où je vais, avec qui. Mais j'emmerde ce destin. Je vis ces moments dans ce bar, dans l'appartement de Saurus comme les plus précieux de mon existence, car ce sont les seuls qui parviennent encore à me faire me sentir vivante. J'y laisserais peut-être ma santé, physique ou mentale, mais peu importe: je deviens un papillon nocturne, ténébreux, toujours aussi éphémère.

2 commentaires:

  1. À mon humble avis, c'est ce qu'il y a vraiment de mieux dans l'art, en particulier la musique, les concerts. Être hors de soi, oublier sa propre existence, et ne plus ressentir que la connexion entre chaque personne du concert. Être en transe.
    Profite de ces moments en effets précieux...
    Gentils coucous de la main.

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    1. C'est de toute manière ce que je préfère dans le metal: pouvoir être transportée

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